Elevage et pastoralisme

Elevage-et-pastoralisme

L’élevage constitue l'une des composantes majeures de l’économie rurale des États de l’Afrique de l’Ouest en dépit de la diversité des situations nationales soulignant la complémentarité entre les productions végétales et animales. Il reste une composante essentielle de l’agriculture avec une large contribution au PIB agricole pouvant aller de 5% dans les pays côtiers, à 44% dans les pays sahéliens (CEDEAO, 2010). Selon la base de données FAOSTAT (2022), l’Afrique de l’Ouest et le Sahel abriteraient un cheptel de ruminants domestiques estimé en 2019 à 112,54 millions de bovins, 169,81 millions d’ovins, 224,27 millions de caprins et 14,62 millions de camelins. Ces chiffres illustrent les potentialités dont regorgent l’élevage et du pastoralisme dans la sous-région, notamment en matière de contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de lutte contre la pauvreté.

L’augmentation des températures, la fréquence des déficits pluviométriques ou des poches de sécheresse et les actions violentes de groupes armés poussent les éleveurs pasteurs à pratiquer une nouvelle forme de mobilité avec leur bétail. La tendance globale montre une sorte de déplacement/transhumance et/ou de transfert du cheptel de ruminants domestiques du Nord des pays sahéliens vers le Sud et le Nord des pays côtiers. Cela occasionne une forte concentration de bétail dans les zones transfrontalières.

Les défis portent sur l’accès aux ressources pastorales, la récurrence des conflits entre acteurs locaux, la prévalence de maladies animales transfrontalières, l’empiètement des aires protégées de conservation, le déficit en infrastructures de production, la faible valorisation des produits et sous-produits, etc. Ces défis sont exacerbés par les effets des changements climatiques et de l’insécurité grandissante dans la sous-région.

C’est donc au regard de l’importance du secteur que la CEDEAO a décidé de faire de la thématique « Elevage et pastoralisme » l’une des thématiques prioritaires dans la mise en œuvre de sa Politique agricole régionale, l’ECOWAP.

L’objectif visé est la transformation et valorisation économique des filières bétail, viande et lait pour satisfaire de manière durable la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire la pauvreté et procurer des revenus décents aux acteurs actifs tout en préservant les ressources naturelles.

La stratégie de mise en œuvre est fondée sur l’élaboration et la mise en œuvre
d’instruments opérationnels fédérateurs des acteurs du développement aux niveaux régional et national en vue du développement des chaines de valeur animales prioritaires, notamment bétail-viande et lait local en Afrique de l’Ouest. Parmi ces instruments, on
peut citer entre autres, (i) l’offensive régionale pour la promotion des chaines de valeur du lait local de la CEDEAO avec ses documents de stratégie opérationnelle et de programme prioritaire élaborés et validés avec l’ensembles des acteurs régionaux, y compris les Etats membres,(ii) le Programme d’Appui à la Commercialisation du Bétail en Afrique de l’Ouest (PACBAO) qui est une contribution de la Coopération suisse au Programme d’Investissement et de Développement de l’Elevage dans les pays Côtiers (PRIDEC) dans le cadre de la mise en œuvre de l’ECOWAP, (iii) le Projet Elevages et pastoralisme intégrés et sécurisés en Afrique de l’Ouest (PEPISAO), (iv) le Projet régional d'appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS), etc.

La thématique « Elevage et pastoralisme » s’inscrit dans le cadre global de la mise en œuvre de la Politique agricole régionale (ECOWAP) et le Cadre de prévention des conflits de la CEDEAO. Elle s’insère en particulier dans les axes stratégiques n°1 et N°2 de l’ECOWAP. Elle se réfère aussi aux instruments politiques de sécurité alimentaire et aux stratégies récemment développées par la CEDEAO à savoir l’Offensive régionale pour la promotion des chaînes de valeur du lait local en Afrique de l’Ouest et la Stratégie d’appui à l’employabilité des jeunes dans le secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique dans l’espace CEDEAO.

Les parties prenantes de mise en œuvre sont entre autres (i) les Organisations intergouvernementales (OIG) telles la CEDEAO, l’UEMOA, le CILSS, le CORAF, (ii) les Etats membres de la CEDEAO à travers leurs ministères en charge de l’agriculture et de l’élevage, (iii) les organisations faîtières régionales des producteurs (OPR) comme le ROPPA, le RBM, l’APESS, la COFENABVI, l’AOCTHA, (iv) les partenaires techniques et financiers présents dans la région (DDC, USAID, AFD, AECID, UE) Banque mondiale, etc.