Projet pilote d’appui à la production et à la commercialisation d’animaux de boucherie de qualité par le renforcement des capacités d’innovations technologiques et commerciales des acteurs des chaînes de valeur bétail-viande des régions de Sikasso et Kaye

Mali : Régions de Sikasso (communes de Farakala, Zangasso et Ngountjina) et de Kayes (LAHAM)

Les analyses prospectives prévoient une forte demande en viande en Afrique de l’Ouest qui va s'accroître à la faveur de la forte croissance démographique, de la montée en puissance de l’urbanisation et de l’augmentation des revenus des ménages. Cependant, il faut noter qu’actuellement, les pays Sahéliens peinent à satisfaire cette demande croissante en viande dans les pays côtiers du fait de la faible productivité des troupeaux résultant des déficits alimentaires chroniques et des énormes pertes dues aux maladies. A cela s’ajoutent les coûts de transport et de transaction élevés du bétail de boucherie Sahélien réduisant ainsi fortement leur compétitivité face aux importations de viande hors-communautaire.
La disponibilité limitée et la mauvaise qualité saisonnières de la biomasse fourragère restent les contraintes majeures à la production animale au Mali. Il faut aussi reconnaître que les investissements publics et privés pour améliorer la situation alimentaire et sanitaire du bétail ne sont pas à la hauteur du potentiel de croissance du secteur et de la demande en produits animaux. En zone cotonnière du Mali, la conquête agricole des terres a conduit au cours des décennies a une forte réduction des espaces pastoraux alors que les effectifs de cheptel étaient en croissance. C’est aussi dans la région cotonnière (Sikasso) que l’on observe les plus fortes tendances d’intensification agricole en général, et en particulier des productions animales avec le développement de l’embouche et de la production laitière en milieu rural et périurbain. Par exemple, des villages entiers sans être propriétaires de troupeaux bovins reproducteurs, se sont spécialisés dans l’embouche bovine. Les revenus financiers tirés de la pomme de terre et d’autres revenus agricoles sont investis dans l’achat de jeunes mâles provenant de la région de Mopti. Ces spéculations animales plus orientées vers le marché sont plus exigeantes en ressources alimentaires de qualité, ce qui accroît la demande en aliments du bétail dans la zone de Sikasso ou les pâturages sont deviennent de plus en plus rares. Le tourteau de coton et les résidus de récolte (fane, pomme de terre) et les sons de céréales demeurent la base de la ration des animaux en embouche. Il y a de fortes marges d’amélioration des performances techniques et de la profitabilité des ateliers d’embouche si des ressources alimentaires de meilleure qualité nutritive à moindre coût étaient plus disponibles