Projet pilote d’assurance transport bétail avec indemnité contractuelle

Burkina Faso : le projet s’exécutera principalement sur le corridor central (du Burkina Faso vers la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin) de commerce de bétail sur pieds par véhicule motorisé.

L’actualité du Burkina Faso a été marquée au cours du mois d’Août 2019 par un accident de camion transportant du bétail sur l’axe Ouagadougou frontière de la Côte d’ivoire (dans le village de Wolsama). Cet accident a entrainé le décès de deux personnes et une perte de 160 moutons. Ces cas d’accidents sont multiples et sont rencontrés chaque année. En plus des pertes en vie humaine, les pertes se chiffrent autour de 24 millions de FCFA pour les animaux transportés. Le camion étant assuré sans sa charge, la perte sera pleinement endossée par les commerçants. Ceci constitue un choc qui peut mettre à plat les résultats de grands efforts construis pendant des dizaines d’années au prix de nombreux sacrifices et de nombreux efforts. Une assurance couvrant le transport des animaux et des convoyeurs ou bouviers, permet à ces commerçants affectés par des accidents de reconstituer leur capital et de poursuivre sereinement leur commerce. L’assurance pourra également verser un capital décès aux aillant droits des défunts ou indemnité invalidité ou accident aux blessés pour leur permettre de se soigner. 

Dans le rapport 2017 de la Coopération Suisse intitulé « Établissement de situations de référence pour le Programme d’appui à la commercialisation du bétail en Afrique de l’Ouest BURKINA FASO », il ressort que les tracasseries représentent une des grandes causes de pertes des commerçantsexportateurs du Burkina Faso et du Mali. Même si les montants perçus peuvent parfois être négligeables, il va s’en dire que les retards souvent causés par ces tracasseries entrainent des morts d’animaux, constituant de fait, un coût pour les commerçants. Le même rapport relève que les prélèvements illicites sont renforcés par l’insuffisante harmonisation et la méconnaissance des textes
effectivement en vigueur par les acteurs, les services de police, de douane et de gendarmerie, les services vétérinaires. Il sied de travailler à mieux former et sensibiliser ces acteurs et également, leur permettre de négocier de compromis qui faciliteraient la libre circulation du bétail sur le corridor. Toujours dans le même rapport de la Coopération Suisse, l’accès au financement limité est identifié comme une des grandes faiblesses de la commercialisation du bétail. Ceci a été aussi relevé lors des rencontres de diagnostic tenues avec les premiers responsables de COFIBENAVI-AO. A noter également que les acteurs du maillon commercialisation/exportation du bétail évoluent majoritairement dans le secteur informel. Cela rend très difficile l’accès au crédit et au financement par les acteurs. D’où la nécessité de trouver aussi des solutions.