L’Afrique de l’Ouest est confrontée à trois défis majeurs : (i) l’insécurité alimentaire et nutritionnelle structurelle, (ii) les effets des changements climatiques, (sécheresses, aridité, inondations, etc.), (iii) la salinisation et la dégradation physico-chimique des terres agricoles.
Pour faire face à ces défis, l’ensemble des acteurs ouest africains ont adopté au Forum de Haut Niveau tenu à Bamako (Mali) du 15 au 18 juin 2015, le Cadre d'intervention pour le développement d'une agriculture intelligente face au climat et d’une Alliance ouest-africaine, pour accompagner la mise en œuvre de ce cadre d’intervention en cohérence avec la mise en œuvre de la Politique agricole, ECOWAP, de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). C’est ainsi que par le biais de son Agence Régionale pour l'Agriculture et l'Alimentation (ARAA) basée à Lomé au Togo, et avec le concours financier de l'Agence française de Développement (AFD) et de l’Union européenne (UE), la CEDEAO se propose d’appuyer les organisations nationales, régionales ou internationales pour la promotion de pratiques agroécologiques en faveur d’une amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest à travers le Programme Agroécologie (PAE) qui comprend deux projets : le Projet d’Appui à la Transition Agroécologique" (PATAE), et le Projet d’Appui à la diffusion et à la mise en œuvre de bonnes pratiques d’Intensification Agricole Durable (PAIAD). Le PAE vise à stimuler le développement de pratiques innovantes qui optimisent la mobilisation des processus écologiques dans le domaine de la production agro-sylvo-pastorale et halieutique dans la zone CEDEAO en accompagnant les exploitations familiales vers une transition agroécologique leur permettant de concilier performances économiques, sécurité alimentaire, préservation de l'environnement et santé des populations.
Le PAE est structuré autour de cinq composantes.
La première composante est centrée sur la promotion des initiatives de recherche-action pour l’intensification agricole durable et la transition agroécologique. Pour la mise en œuvre de cette composante, des initiatives locales sont appuyées par la CEDEAO pour accompagner des collectifs d’agriculteurs et des communautés rurales vers une intensification agroécologique.
La deuxième composante vise à contribuer à la formation agricole et au renforcement des capacités pour l’intensification agricole durable et la promotion de l’agroécologie. A travers cette composante, les connaissances sur les techniques et les bonnes pratiques d’intensification agricoles durables et d’agriculture écologiquement intensive sont promues dans les dispositifs de formation des acteurs des filières agricoles.
La troisième composante est destinée à contribuer à l’appui-conseil et à la vulgarisation des innovations technologiques pour l’intensification agricole durable. A travers cette composante, les innovations technologiques pour l’intensification agricole durable et adaptées aux modes de production des petits producteurs sont vulgarisées auprès des acteurs des filières agricoles.
La quatrième composante vise à faciliter les échanges, communiquer et capitaliser sur les acquis des projets de terrain, des partenariats OPA - centres de recherches - centres de formation et à contribuer à l’élaboration des politiques publiques en faveur de l’agroécologie. A travers cette composante, les expériences sur l’intensification agricole durable et l’agriculture écologiquement intensive sont mises en débat, capitalisées, intégrées et promues dans les politiques agricoles. Les résultats des initiatives porteuses, les leçons apprises et leur évaluation en vue d’établir les conditions favorables aux investissements privés pour une transition agroécologique sont diffusés et communiqués.
La cinquième composante concerne la coordination, la gestion, l’audit et l’évaluation du Programme.
Contacts
Thèmes du projet
L'objectif général du programme est d’accompagner les exploitations familiales vers une transition agroécologique leur permettant de concilier performances économiques, sécurité alimentaire, préservation de l'environnement et santé des populations en favorisant l’émergence, l’adoption et la diffusion de pratiques écologiquement intensives mais aussi des modes de gestion et d’organisation favorisant cette adoption.
Objectifs spécifiques
La stratégie de mise en œuvre du Programme est articulée autour des points suivants :
- Mise en place d’unité régionale de coordination de coordination du Programme (UCP) appuyée par un groupement opérateur sélectionné par appel d’offre international qui assure également un appui technique à l’ARAA dans la supervision des actions
- Mise en place au sein des ministères en charge de l’agriculture, des Correspondants nationaux (CN) chargés de faire du suivi-évaluation, de coordonner les actions nationales et de faciliter la prise en compte de l’agroécologie dans les politiques agricoles nationales
- Mise en place d’un dispositif d’appel à propositions qui a permis de sélectionner des projets innovants portés des consortia d’acteurs locaux, nationaux, régionaux voire internationaux, des institutions de recherche et des opérateurs économiques (marchands de produits agroécologiques et/ou producteurs d’intrants bio)
- Création de plateformes d’échanges inter projets et entre acteurs de mise en œuvre et ARAA/UCP : Plateformes WhatsApp: UCP-porteurs de projets – UCP-Centres de formation – UCP-CN – UCP-3AO (Alliance pour l’agroécologie en Afrique de l’Ouest), Plateforme numérique de capitalisation et de partage d’informations de 3AO
- Mise en place de dispositifs et procédures de suivi-évaluation et de capitalisation internes aux projets
- Synergie avec les autres projets, programmes et initiatives en cours dans la région en matière d’agroécologie, d’agriculture climato-intelligente, d’agriculture bio
- Suivi-évaluation régional direct par l’ARAA/UCP et via la plateforme MESECOPS de la CEDEAO/ARAA
- Mise en place de règles de gestion administratives et financières conformes aux procédures de l’AFD
- Organisation des comités de pilotage et des comités de suivi technique
Cette stratégie repose sur les sept (07) principes suivants, gage de l’efficacité des actions :
- La participation et la responsabilisation des acteurs locaux
- Des démarches d’appui diversifiées et complémentaires à toutes les échelles (village, commune ou filière)
- L’action collective de co-conception des innovations, et dispositifs/démarches favorisant leur adoption
- L’appui-conseil et la diffusion des innovations comme levier de l’adoption des pratiques agroécologique et d’intensification agricole durable
- La formation et le renforcement des capacités s'appuyant sur des Centres de Formation, les centres de recherches, des universités paysannes, des champs-écoles, les structures nationales et privées d’appui-conseil et de vulgarisation, le Mooc (Massive open online cours) pour la co-construction des connaissances
- Les échanges d'expériences pour produire de nouvelles connaissances et déboucher sur des enseignements plus génériques
- La capitalisation des acquis obtenus, des leçons tirées des réussites et des échecs pour fournir des éléments utiles permettant aux décideurs de faire évoluer les politiques publiques
Résultat 1
- Les collectifs d’agriculteurs et des communautés rurales sont accompagnés vers une intensification agroécologique
Résultat 2
- Les connaissances sur les techniques et les bonnes pratiques d’intensification agricoles durables et d’agriculture écologiquement intensive sont promues dans les dispositifs de formation des acteurs des filières agricoles
Résultat 3
- Les innovations technologiques pour l’intensification agricoles durables et adaptées aux modes de production des petits producteurs, sont vulgarisées auprès des acteurs des filières stratégiques prioritaires (riz, maïs, manioc, mil/sorgho)
Résultat 4
- Les expériences sur l’intensification agricole durable et l’agriculture écologiquement intensive en Afrique de l’Ouest sont capitalisées, intégrées et promues dans les politiques agricoles
Les bénéficiaires du Programme sont les collectifs d’agriculteurs et agricultrices, les communautés rurales et collectivités locales, les ONGs, les opérateurs économiques, les chercheurs, les enseignants et apprenants des écoles et instituts de formation académiques, les centres de formation non académiques, les agents techniques nationaux et régionaux, les populations rurales éprouvées par les effets du changement climatique et par la dégradation physico-chimique des sols, les professionnels agricoles.
Appui du Programme à :
- 15 Projets de terrain innovants sur la promotion des pratiques agroécologiques.
- 15 Centres de Formation en agroécologie.
- 15 Partenariats OPA – Centres de Recherche – Centres de formation/structure de vulgarisation.
Synergies avec d’autres projets, programmes et initiatives régionaux :
- Alliance pour l’Agroécologie en Afrique de l’Ouest (3AO) pour les concertations régionales et les plaidoyers en faveur de la prise en compte de l’agroécologie par les politiques publiques.
- Projet Fair Sahel pour la mise en place d’une plateforme numérique d’agroécologie.
- SupAgro Montpellier pour le développement d’un MOOC Agroécologie Afrique de l’Ouest.
- FAO pour l’appui à l’appropriation du TAPE (Tool for Agroecology Performance Evaluation) par les pays.
- Projets AIC, GCCA-Plus, EOA, Equité, OIM, etc. pour la promotion des pratiques d’agroécologie, d’agriculture bio, d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique et la capitalisation des résultats d’actions innovantes.
- Mise en place et animation des cadres de concertations des acteurs nationaux sur l’agroécologie.