Au terme du PRAPS-1 qui a réalisé des acquis importants en rapport avec la majeure partie des problématiques relatives à la santé animale, la gestion durable des parcours et ressources pastorales, le commerce du bétail, la prévention et la gestion des crises pastorales, la Banque Mondiale a retenu de mettre en œuvre, avec le CILSS et les six (06) pays concernés, le PRAPS-2.
La justification d’un PRAPS-2 est liée aux évolutions récentes et prévisibles de la situation au Sahel en réponse aux objectifs des sommets de Nouakchott et de N'Djamena de 2013 qui appellent à une réponse renforcée en faveur d'un pastoralisme plus résilient. Il s’agit, notamment, de l'augmentation des troubles sociaux et politiques, des risques accrus de conflits localisés liés à la concurrence pour les ressources naturelles, de l'aggravation de l'insécurité régionale liée aux groupes armés et extrémistes, et de l'accélération du changement climatique.
La démarche du PRAPS-2 consiste à appuyer les pays à apporter une réponse complémentaire aux acquis du PRAPS-1 et à compléter cet appui aux pays par une réponse régionale efficace qui va promouvoir une intégration stratégique et politique régionale permettant : (i) de développer des cohérences régionales sur les mécanismes de gouvernance et de gestion des ressources naturelles, le soutien aux services nationaux pour la mise en œuvre des réglementations nationales, la facilitation du commerce régional ; et (ii) de générer et de partager des connaissances scientifiques et techniques qui fondent la pertinence et la durabilité des pratiques pastorales, et le développement de stratégies régionales et nationales et investissements tenant compte de leur importance et impacts économiques, sociaux et environnementaux.
Le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel-Phase 2 (PRAPS- 2) couvre six pays sahéliens qui sont : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad. Il s’exécutera en six ans (2022-2027). Au niveau régional, le projet est mis en œuvre par le CILSS qui en assure également la coordination d’ensemble. Au niveau national il est mis en œuvre par les ministères en charge de l’élevage ou du développement rural dans chacun des six pays bénéficiaires. Il bénéficie de l’appui politique de la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).
Le PRAPS-2 bénéficie d’un financement de 375 millions de Dollars US alloué par la Banque mondiale. Un financement additionnel de 92 millions de Dollars US a été approuvé en juin 2022 au Niger et en Mauritanie, portant le montant total à 467 millions de Dollars US.
Il est structuré autour de cinq (05) Composantes (C) à savoir :
- C1 : Amélioration de la santé animale et contrôle des médicaments vétérinaires
- C2 : Gestion durable des paysages et amélioration de la gouvernance
- C3 : Amélioration des chaînes de valeur du bétail
- C4 : Amélioration de l'inclusion sociale et économique, femmes et jeunes
- C5 : Coordination du projet, renforcement institutionnel, et prévention et réponse aux crises
Au niveau régional, la Composante 1 « Amélioration de la santé animale et contrôle des médicaments vétérinaires » regroupe deux sous-composantes (SC) dont la SC1.2 « Intégration régionale des politiques, harmonisation réglementaire et coordination des pays en matière de gestion de la santé animale » est mise en œuvre par le Centre régional de santé animale (CRSA).
Contacts
Thèmes du projet
L'objectif général du projet est de renforcer la résilience des pasteurs et des agropasteurs dans certaines zones ciblées de la région du Sahel.
Il s’agira à travers ce projet régional de poursuivre la dynamique du PRAPS-1 pour contribuer à renforcer la durabilité des investissements, mettre à l’échelle certaines activités « transformatrices » et accroitre les actions visant à renforcer l’autonomie des femmes et des jeunes des populations pastorales.
Le PRAPS-2 intervient à l’échelle des pays et à l’échelle de la sous-région.
A l’échelle des pays, le PRAPS-2 apporte les appuis techniques, humains et financiers dont ils ont besoin pour améliorer : (i) la santé animale et le contrôle des médicaments vétérinaires pour réduire l’impact des maladies animales sur le bétail qui représente un bien capital des éleveurs, (ii) la gestion et une gouvernance durables des paysages pour améliorer davantage la mobilité, l'accès des pasteurs aux ressources naturelles et réduire les conflits liés à leur utilisation, (iii) la promotion des chaînes de valeur nationales et régionales du bétail pour accroitre les revenus économiques et financiers des éleveurs issus du pastoralisme, (iv) l'inclusion sociale et économique des populations pastorales, notamment des jeunes et des femmes pour réduire leur vulnérabilité et leur précarité sociale par le biais d’accès à la reconnaissance civile, à des formations qualifiantes et à des activités génératrices de revenus qui leur facilitent l’accès aux ressources, aux investissements, aux instances de dialogue et de décision et la génération de revenus, (v) le renforcement des capacités des institutions, y compris en matière de prévention et de gestion des crises pastorales, et (vi) l’harmonisation des outils et méthodologies de suivi et d’analyse relatifs à l’utilisation des ressources pastorales, à la prévention des crises pastorales, aux systèmes d’informations commerciales, entre autres.
A l’échelle de la sous-région, le PRAPS-2 va mettre l’accent sur la dimension politique et stratégique de l’intégration régionale par : (i) la promotion de l’intégration régionale des services de santé animale à travers le développement et la consolidation des stratégies et plans d’action régionaux pour renforcer les capacités humaines et infrastructurelles des services vétérinaires, (ii) l’harmonisation réglementaire, (iii) la mise en commun des ressources, des connaissances et des informations scientifiques et techniques à travers la mise en réseau des laboratoires et l’intégration des réseaux de surveillance épidémiologique, (iv) le dialogue et la planification conjointe sur les infrastructures, la gestion et la gouvernance des espaces et paysages pastoraux transfrontaliers, les échanges commerciaux au niveau des corridors transfrontaliers, la concertation sur les interventions conjointes transfrontalières, (v) la génération de données, de connaissances et d'analyses relatives aux impacts pour éclairer les choix politiques et stratégiques en matière de pastoralisme et pour léguer aux populations pastorales, aux collectivités territoriales pastorales, aux autorités publiques et aux acteurs non publics du pastoralisme, des instruments politiques et réglementaires et des mécanismes institutionnels et techniques avérés qu’ils peuvent pérenniser
Résultat 1
- Accroître la capacité des Services vétérinaires (SV), afin de protéger notamment les troupeaux de petits et grands ruminants contre la peste des petits ruminants (PPR) et la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB).
Résultat 2
- Accroître les superficies faisant l'objet d'une gestion durable des paysages et renforcer la gouvernance des terres pastorales et la mobilité du bétail dans le respect des lois et règlementations nationales sur le pastoralisme.
Résultat 3
- Améliorer les chaines de valeur (CV) du bétail pastoral, faciliter le commerce régional du bétail et soutenir l'intégration des marchés régionaux.
Résultat 4
- Accroître la résilience en améliorant l'inclusion socio-économique des pasteurs, en particulier les femmes et les jeunes.
Les principaux bénéficiaires du PRAPS-2 sont les ménages pastoraux et agropastoraux des pays du PRAPS-2, qui bénéficieront d'une meilleure santé animale, d'un accès aux ressources naturelles mieux sécurisées et mieux gérées, aux infrastructures des marchés à bétail et d'autres chaînes de valeur du bétail, ainsi qu'aux possibilités de générer davantage de revenus à partir d'activités (agro)pastorales liées au bétail, d’activités génératrices de revenus (AGR), et d’une meilleure inclusion sociale, entre autres. Selon l'ampleur des activités proposées, la majeure partie des bénéficiaires proviendra des activités de vaccination soutenues par le projet.
Les bénéficiaires secondaires seront le large éventail d'acteurs de la chaîne de valeur (production de viande, de lait, de cuirs et de peaux, transport, transformation, commercialisation) liés aux productions pastorales et agro-pastorales ainsi que les institutions nationales et régionales qui bénéficieront des activités de renforcement des capacités. Bien que la plupart des activités prévues correspondent à des biens publics régionaux et bénéficieront donc à l'ensemble des communautés, le projet veillera à ce que les personnes vulnérables, les femmes et les jeunes tout particulièrement, soient pleinement intégrés dans les mécanismes de conception et de mise en œuvre du projet. On estime que le projet atteindra au moins 13 millions de bénéficiaires, dont au moins 30 % de femmes.