Axe stratégique n°3 : Améliorer l’accès à l’alimentation, la nutrition et la résilience des populations vulnérables

Accroitre les productions et améliorer le fonctionnement des marchés constituent deux dimensions fondamentales de la sécurité et de la souveraineté alimentaires. Mais l’insécurité alimentaire chronique en Afrique de l’Ouest s’explique avant tout par les difficultés d’accès à l’alimentation et par une combinaison de facteurs qui affectent le statut nutritionnel des enfants, des femmes enceintes et allaitantes, des personnes âgées. Ces difficultés tiennent (i) à la faiblesse des revenus (en milieu rural et urbain) ; (ii) à une dotation en capital (foncier et bétail principalement) insuffisants pour dégager suffisamment de produits autoconsommés par le ménage ou mis en marché ; (iii) aux disparités dans l’accès aux services sociaux de base (santé, éducation, accès à l’eau potable et à l’assainissement) en milieu rural, qui a des conséquences importantes sur la malnutrition, malgré les progrès importants réalisés depuis 15 ans. Enfin, les chocs successifs auxquels une part importante des populations rurales des zones sahéliennes et soudano-sahéliennes est soumise, provoquent des crises conjoncturelles majeures qui affectent les moyens d’existence des ménages les plus vulnérables et réduisent progressivement leurs capacités d’affronter les chocs ultérieurs.

Cet axe 3 traite par conséquent de ces dimensions de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, à la fois dans ses dimensions structurelle ou chronique et conjoncturelles.

Ces préoccupations ont pris une part importante depuis la crise alimentaire de 2008, en particulier dans les pays sahéliens. Cependant il existe encore de fortes disparités entre les pays sur le plan de la capacité d’alerte et surtout de réponse aux crises. Les agences humanitaires internationales et les agences de développement sont très mobilisées sur ces enjeux et sur les innovations introduites dans la gestion des crises, avec d’importants problèmes de coordination des interventions et de pérennité des innovations expérimentées (notamment les transferts monétaires). Il existe par conséquent un besoin important d’appropriation par les Etats membres et de construction d’une capacité collective de l’Afrique de l’Ouest à affronter ces enjeux.

Cet axe comprend l’appui à la  promotion des filets de protection sociale orientées vers la sécurité alimentaire et la nutrition, le renforcement des capacités des Etats et des acteurs nationaux ainsi que le partage des connaissances et des bonnes pratiques dans ces domaines, la promotion des programmes agricoles sensibles à la nutrition, les programmes de renforcement de la résilience des ménages vulnérables, le développement des systèmes d’information et d’alerte précoce, la promotion des capacités d’intervention en réponse aux crises, et notamment la mise en œuvre de la stratégie régionale de stockage de sécurité, incluant la Réserve régionale, les stocks nationaux et les stocks de proximité.