• Système Régional Innovant de Contrôle des Mouches des Fruits en Afrique de l’Ouest (Syrimao)

    • DuréeSeptembre 2020 - Août 2024
    • Pays Membres
    • Liens externes du projetapp.box
    • Partenaires FinanciersUnion Européenne, Agence Française de Développement, CEDEAO
    • Partenaire TechniquesCNS-FL, CIRAD, Musée Royal de l’Afrique Centrale, l’Université de Aarhus, COLEACP
    • Budget13 935 000 €
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Les mouches des fruits constituent une problématique majeure pour le secteur horticole des pays d'Afrique de l'Ouest. Elles détruisent 50 à 80% des productions fruitières. En 2016, l’interception de mangues aux frontières de l’Union européenne (UE) ont provoqué une perte d’environ 9 millions d’euros pour les exportateurs de la région, soit plus d'un tiers de la valeur totale des exportations de cette année-là.

La pression des mouches des fruits sur les productions horticoles (rendements) a un impact négatif sur la sécurité alimentaire, sanitaire, sociale des populations et sur l’environnement (utilisations de pesticides de toutes sortes); et sur la sécurité économique (revenus, exportations, compétitivité) de la filière mangue notamment. Ces ennemis des cultures impactent tout le secteur horticole porteur des pays de la région, les menaçant de régression.

Pour apporter une riposte à la hauteur du fléau, la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a initié, en novembre 2014, le Projet de soutien au plan régional de Lutte et de contrôle des Mouches des Fruits en Afrique de l’Ouest (PLMF), avec le soutien financier de l’UE et de l’Agence Française de Développement (AFD). La phase opérationnelle du PLMF a réellement démarré en février 2015. Le projet a mis en place un système de surveillance et de lutte qui couvre 11 pays sur les 15 membres de la CEDEAO que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte-d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, le Nigeria, le Sénégal et le Togo. On notera que si 8 pays ont adhéré au projet dès 2016, le Togo n’a rejoint le PLMF qu’en décembre 2017 et la Guinée-Bissau et le Nigéria en février 2018. Le projet est mis en œuvre sous l’égide de l’Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation (ARAA) de la CEDEAO, basée à Lomé au Togo.

Ce système est un instrument (i) de suivi de la quantité de mangues produites dans les bassins de production, (ii) d'évaluation des taux d’infestation, (iii) de lancement d'alertes auprès des différentes catégories d'acteurs de la filière, et (iv) de planification et d’évaluation des campagnes de production. Il s'inscrit dans une dynamique d'extension pour une couverture de l’ensemble des ennemis transfrontaliers des cultures ayant une forte incidence sur le développement des filières agricoles d’importance économique. La mise à disposition des producteurs de ces technologies permet de prévenir les infestations et d’agir précocement, via un système de piégeage, par une gestion ciblée, efficace, peu onéreuse, durable et respectueuse de l’environnement (diminution du recours aux intrants chimiques).

Le PLMF a également permis d’encadrer les laboratoires nationaux des pays ciblés en appuyant des protocoles de recherche, et de renforcer en particulier le Centre National de Spécialisation Fruits et Légumes (CNS-FL) de Bobo-Dioulasso, en voie de devenir le « Centre Régional de spécialisation » pour les productions fruitières et horticoles en Afrique de l’Ouest. Par manque de temps, les techniques mises au point n’ont pas pu être totalement finalisées et diffusées à large échelle. Certaines d’entre elles, telles que l’utilisation des drèches, le recours aux parasitoïdes endogènes, la multiplication de fourmis tisserandes, l’utilisation du baume de cajou, la formulation d’un pesticide naturel à base de piment, etc. semblent prometteuses et permettraient de mener une lutte efficace, peu onéreuse et à faible impact environnemental. Par ailleurs, de nouveaux axes de recherche pourraient être encadrés tels que des tests visant à trouver une ou plusieurs plantes de couverture répulsives ou des plantes hôtes à disposer autour des vergers pour les protéger.

Dans un contexte de plus en plus marqué par les impacts du changement climatique qui influent sur les cycles de reproduction des ravageurs des cultures, et notamment d’infestation de la mouche des fruits, les défis qui se présentent encore à ce stade sont :

  • (i) la consolidation et la diffusion à grande échelle des résultats de la recherche.
  • (ii) l’extension des activités à l’ensemble des 15 pays de l’espace CEDEAO (en élargissant le dispositif régional au Cap vert, Liberia, Niger, et Sierra Leone). 
  • (iii) la prise en charge du dispositif opérationnel tant au plan régional et national par un mécanisme permettant de pérenniser ce système de surveillance et de lutte dans les 15 Etats Membres de la CEDEAO.

Le Système Régional Innovant de contrôle des Mouches des fruits en Afrique de l’Ouest vise à consolider les synergies entre acteurs autour de trois thématiques : (i) recherche et innovation, (ii) renforcement des capacités, (iii) appui aux politiques. Le Projet est décliné en trois composantes opérationnelles, et une composante dédiée à la coordination globale.

Il est structuré autour de quatre (04) Composantes (C) à savoir :

  • C1 : Recherche – Action - Développement.
  • C2 : Appui aux structures nationales publiques-privées de coordination.
  • C3 : Surveillance – Veille – Alertes précoces.
  • C4 : Coordination – Suivi - Evaluation.

La C1 permet de répondre au résultat RE.1 grâce à l’établissement de liens étroits entre recherche, innovation, formation et développement se traduisant par une réelle adoption par les producteurs des pratiques de prévention et de lutte.

La C2 permet de répondre au résultat RE.2 grâce à la coordination des activités au niveau national. Les Comités Nationaux de lutte contre les mouches des fruits (CN) sont ainsi renforcés dans leur rôle et travailleront de manière étroite et coordonnée avec le secteur privé et leur Système Nationaux de Recherche Appliquée (SNRA) respectif. Ils sont directement responsables des activités de plaidoyer dans leurs Etats et organisent également les différents cycles de formation des producteurs, des agents de l’état, des personnels des secteurs public et privé. Ils assurent également le travail de suivi-évaluation des activités nationales.

La C3 permet de répondre au résultat RE.3. Elle consolide et étend le dispositif de surveillance et d’alertes précoces développé dans le cadre de la mise en œuvre du PLMF en impliquant et en mobilisant l’ensemble des parties prenantes concernées par le problème des mouches des fruits, et notamment les agriculteurs et le secteur privé, les centres de recherche et les services de protection de végétaux, dans un ancrage de terrain et de long terme, à tous les niveaux (régional, national, local). Le dispositif réactif ainsi déployé vise à obtenir des réponses opérationnelles rapides et des résultats concrets, avec un impact optimisé et mesuré.

La C4 permet la coordination des activités aux niveaux régional et national. La coordination du Projet, sous l’égide de l’ARAA, assure la mise en œuvre des activités régionales telles que l’organisation des travaux de recherche, des formations et ateliers régionaux et le suivi des études à réaliser dans le cadre du Projet. Elle a également la charge de la facilitation des échanges entre les différents partenaires du Projet et notamment avec les partenaires financiers et des activités transversales telles que le suivi-évaluation du Projet, les audits et les actions de communication / visibilité.

Contacts

L'objectif général du programme est d’améliorer les revenus des producteurs et particulièrement des petits producteurs, pour contribuer à la sécurité alimentaire, à la réduction de la pauvreté et à la création d’emplois.

Objectifs spécifiques

icon01.
Les systèmes régionaux et nationaux de recherche et leur coordination sont renforcés pour mettre à disposition des producteurs des techniques de lutte efficientes à faible impact environnemental
icon02.
Les pertes des fruits et légumes dues à l'infestation des insectes ravageurs, notamment les mouches des fruits sont maîtrisées grâce à un renforcement de la structuration de la filière aux niveaux national et régional et à un système de veille et d’alertes opérationnel et pérenne
 

Le Syrimao intervient à l’échelle des pays et à l’échelle de la région.

A l’échelle des pays, le Syrimao apporte les appuis techniques, humains, matériel et financiers dont ils ont besoin pour renforcer : (i) les laboratoires nationaux et les techniciens de laboratoires, (II) la formation des producteurs aux techniques de lutte, (iii) le renforcement des capacités des DPV sur les standards et risques phytosanitaires, (iv) la structuration de la filière mangue, (v) la mise en place de mécanismes de financement autonomes de la filière (vi) l’extension du système de surveillance aux 15 pays, le renforcement des capacités des super utilisateurs à l’utilisation du système de surveillance (vii) la collecte des données pour renseigner le dispositif d’alerte précoce, (viii), l’analyse et l’ émission des alertes et (ix) la formation des producteurs sur la surveillance .

A l’échelle de la région, le Syrimao met l’accent sur la dimension politique et stratégique de l’intégration régionale par:

  • La promotion d’un laboratoire régional de référence à travers l’appui au Centre National de Spécialisation Fruits et Légumes (CNF-FL) de Bobo-Dioulasso.
  • Pour qu’il devienne un Centre Régional d’Excellence (CRE) en fruits et légumes.
  • L’Appui à la dynamisation de l’Alliance Régionale Mangue en Afrique de l’Ouest (ARMAO) ,faîtières des interprofessions de la filière mangue pour la promotion et la défense de la mangue d’origine Afrique de l’Ouest.

Résultat 1

  • Les systèmes nationaux et régional de recherche et de contrôle phytosanitaires travaillent de manière coordonnée et les résultats de la recherche sont vulgarisés et mis à disposition des producteurs afin de mener une lutte efficace, efficiente et durable contre les mouches des fruits avec un faible impact environnements

Résultat 2

  • La filière mangue est structurée au niveau national et régional et les interactions entre les acteurs publics et privés sont renforcées afin de garantir la pérennisation des financements dédiés à la surveillance et à la lutte

Résultat 3

  • La surveillance contre les mouches des fruits est organisée sur une base partenariale, multi-acteurs, au niveau national, coordonnée au niveau régional, et permet une lutte sur alertes efficace et ciblée
Les principaux bénéficiaires du Syrimao sont les producteurs de mangues, les services de protections phytosanitaires, le Centre National de Spécialisation fruits et légume (CNS-FL Bobo-Dioulasso), entreprise d’exportations et les unités de transformation de mangue, les membres des ménages des producteurs (petits et moyens) de mangues, les jeunes et femmes travaillant dans les entreprises d’exportations et dans les unités de transformation et dans les vergers bénéficiaires.