REGIONAL AGENCY FOR AGRICULTURE AND FOOD
AGENCE RÉGIONALE POUR L'AGRICULTURE ET L'ALIMENTATION
AGÊNCIA REGIONAL DA AGRICULTURA E ALIMENTAÇÃO
Lieux : Mali, dans la région de Gao. Il concerne les 3 cercles de Gao, Bourem et Asongo.
Région sahélienne enclavées au Nord du Mali, Gao est une région encore massivement rurale. Caractérisée par des agricultures familiales contraintes par la rareté des sols fertiles et largement tributaires des aléas climatiques, la région est sujette à une insécurité alimentaire structurelle. Ces 5 dernières années, la situation est aggravée par des crises multiformes combinées – sécheresses, conflits armés et insécurité, hausse brutale des prix des denrées de première nécessité -, dont souffrent particulièrement les populations rurales précaires. Le taux de pauvreté national a augmenté pour atteindre 47,2 % en 2015, plus fortes hausses concernant les régions directement affectées par les troubles, dont celle de Gao. (Voir annexe II – Moyens de subsistance)
Les impacts des changements climatiques globaux se sont fait particulièrement ressentir, avec la faiblesse et l’irrégularité des précipitations. Des épisodes de sècheresses répétés ont causé une succession de crises alimentaires particulièrement aiguës depuis 2011. L’eau a manqué pour les cultures vivrières et les troupeaux, mais également pour satisfaire les usages domestiques vitaux. Depuis 2015, dans la Région de Gao, le nombre de ménages ayant une consommation alimentaire pauvre ou limitée a augmenté de 22.2%, pour atteindre 45.6% de la population. Plus d’un enfant de moins de 5 ans sur quatre souffre d’un retard de croissance.
L’aridification, conjuguée à des pratiques agricoles inadaptées, accentue le recul du couvert végétal, l’érosion, l’ensablement et la désertification, amenuisant les ressources, et affaiblissant des potentialités agricoles déjà limitées. Le recul du couvert végétal exacerbe les tensions communautaires entre cultivateurs et grands éleveurs. La faible diversification des systèmes de production limite significativement leurs capacités de résilience climatique.
Confrontés à la rudesse des conditions de vie et à la faiblesse des opportunités économiques, des milliers d’hommes et de jeunes quittent la région pour la précarité du secteur informel urbain, ou rejoignent les groupes armés à l’origine des violences intercommunautaires. Outre la désertification naturelle, la région de Gao connait donc une véritable désertification humaine, et certains villages ne sont plus peuplés que par des enfants, des femmes et des personnes âgées particulièrement vulnérables à leur condition de grande pauvreté.
Face à ces problématiques corrélées, l’UAVES et ses partenaires ont identifié comme enjeux prioritaires la souveraineté alimentaire, la lutte contre la désertification, et l’adaptation au changement climatique. Ils ont choisi d’y répondre par la redynamisation d’agricultures paysannes durables, dans une démarche agroécologique globale, favorisant la réappropriation par les paysans, des facteurs de production et d’une économie rurale pérenne, améliorant leurs revenus et leurs conditions de vie.
Objectif général
Dynamiser le changement d’échelle de la transition agroécologique dans la région de Gao, de telle sorte que l’adaptation et la résilience des systèmes agricoles familiaux permettent la souveraineté alimentaire et économique des populations, dans un environnement durablement préservé.
Objectif spécifique
- Soutient des organisations de producteurs dans leur transition agroécologique, notamment en déployant un double réseau d’animateurs endogènes relais et de fermes-écoles paysannes de références assurant l’appropriation des pratiques innovantes et l’évolution des systèmes de production ;
- Appui de la structuration et du développement des filières agroécologiques améliorant la souveraineté alimentaire et les revenus des producteurs, et facilitant l’accès aux consommateurs locaux aux produits de qualité, diversifiés, et respectueux des ressources naturelles ;
- Création des synergies entre les acteurs territoriaux, des services de recherche-action, des organisations de bases et de la population locale (consommateurs) pour diffuser de manière significative l'innovation, l'adaptation des systèmes agricoles familiaux et la gestion durable des ressources naturelles à travers l'agroécologie paysanne ;
- Formation d'animateurs agroécologistes comme acteurs relais pour la diffusion de l'AE en milieu paysans. Acccompagnement dans leur montée en compétences et la création d'un réseau de fermes-écoles de référence en AEP maillant le territoire d'intervention ;
- Formation des OP pour l'acquisition de pratiques agroécologiques et accompagnement pour le diversification et l'intensification des productions sources de souveraineté alimentaire et d'activités génératrices de revenus ;
- Accompagnement de la ferme semencière du CAPROSET vers l'autonomie économique, pour garantir l'approvisionnement des paysans en semences de qualité à des prix accessibles ;
- Accompagnement des OP pour renforcer leurs capacités de valorisation des productions. Un cadre de concertation et des circuits de commercialisation pilotes mobilisent les acteurs dans une dynamique de co-construction de la filière ;
- Développement de la recherche-action paysans-chercheurs pour répondre aux besoins prioritaires de la transition paysanne vers l'AE. Ses résultats sont capitalisés et largement partagés en Afrique de l'Ouest ;
- Le projet bénéficie d’un pilotage participatif efficace.Les impacts de l’agroécologie paysanne sont évalués et capitalisés. Ils nourrissent le plaidoyer autour de l’agroécologie comme levier de développement local durable.
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