Mécanismes de financement et de gestion des risques d'insécurité alimentaire : acteurs et partenaires de la CEDEAO renforcent leurs capacités à Lomé

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Sécurité alimentaire

Mécanismes de financement et de gestion des risques d'insécurité alimentaire : acteurs et partenaires de la CEDEAO renforcent leurs capacités à Lomé

Plus de 50 acteurs et partenaires de la gestion des risques d’insécurité alimentaire se sont réunis à Lomé du 2 au 4 juillet pour renforcer leurs capacités sur les concepts, principes et mécanismes du financement des risques de catastrophe (DRF) avec un accent particulier sur le transfert des risques agricoles et é alimentaires.

Initiée par la CEDEAO, cette formation a permis de dégager plusieurs résultats concrets, tant sur le plan du partage d’expériences que du renforcement des capacités techniques et du dialogue politique. Ces résultats reflètent l’engagement des pays et des institutions régionales à structurer une réponse proactive face aux risques agricoles, climatiques et alimentaires croissants dans l’espace CEDEAO. Ils témoignent également des efforts collectifs pour améliorer la coordination, la gouvernance des données et le financement durable des mécanismes de gestion des risques.

Pendant trois jours, les participants – composés de cadres techniques et de décideurs de la CEDEAO, ainsi que de représentants d’institutions partenaires telles que la BIDC, le CILSS, sans oublier les techniciens nationaux des ministères en charge de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire des pays membres de la CEDEAO, de l’AES et du CILSS – ont bénéficié des échanges avec des experts issus de la CEDEAO, de la Banque mondiale, du cabinet Willis Towers Watson/Munich Re, de l’African Risk Capacity, de Yeleen Assurances et du CILSS.

À travers des échanges inclusifs et participatifs entre formateurs et apprenants ainsi que des panels, les principaux déterminants de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle conjoncturelle de la sous-région ouest-africaine ont été partagés. Les causes sont multiples : conflits, inondations, flambée des prix, chocs climatiques, faible disponibilité des intrants, inflation, dépréciation monétaire, pertes post-récolte, et accès limité à un régime sain. La croissance démographique excède les gains agricoles, aggravant les déficits structurels.

Face à cette situation, que doit-on faire? Cette question centrale a eu quelques pistes de solutions à travers les partages d’expériences aussi bien d’autres régions d’Afrique que du monde. Dans un style pédagogique, les formateurs ont présenté les principes de modélisation des risques de catastrophe et d’insécurité alimentaire avec des exemples issus des appuis de l’African Risk capacity (ARC) et de Willis Towers Watson.

Dans la gestion des risques, les données sont cruciales et déterminantes non seulement pour la modélisation mais aussi pour la forme et le type de réponse à apporter en cas de catastrophe. Notre sous-région ne documente pas suffisamment les données en la matière dans les pays et au niveau régional malgré les efforts du CILSS pour collecter, traiter et diffuser les données agrométéorologiques.

Le financement des risques a été un aspect très important de cette formation. La Banque mondiale et les structures d‘assurance présentes ont mis l’accent sur les principes fondamentaux et les instruments et stratégies du financement des risques de catastrophe. Pour eux, préparer financièrement avant la survenue d’un choc, car les coûts de réparation sont souvent bien plus élevés que ceux de la prévention. Le DRF repose sur quatre principes clés : rapidité de mobilisation des fonds, fiabilité des mécanismes, coût raisonnable et transparence dans la distribution.

Les participants ont été outillés ont été outillés sur les mécanismes de financement et de gestion des risques liés à l’insécurité alimentaire. Ils ont acquis des compétences sur la modélisation des risques, les instruments de transfert (assurance, action anticipée, fonds d'urgence), ainsi que sur les approches de cofinancement durable et régionalisé. La finalité était de renforcer leur capacité à anticiper, financer et gérer efficacement les chocs alimentaires et climatiques, en vue de bâtir une résilience structurelle au niveau national et régional, notamment via l’intégration du Disaster Risk Financing (DRF) dans les politiques publiques et la Réserve Régionale de Sécurité Alimentaire.

C’est pourquoi, le Directeur exécutif de l’Agence régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation (ARAA), M. Mohamed Zongo, au nom de la Commissaire aux Affaires économiques et à l’Agriculture, Mme Massandjé Touré-Litsé, au cours de l’ouverture des travaux n’a pas manqué de souligner que “pour la CEDEAO, cette rencontre est une aubaine pour renforcer l’autonomie non seulement de la Commission mais aussi des Etats membres dans la conception, la gestion et la mobilisation de mécanismes de financement innovants pour faire face aux risques liés à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans la région“

Au cours des panels, les pays ont partagé les mécanismes existant pour faire faire face aux catastrophes et surtout les financements mobilisés et sécurisés à cet effet. Cette session de renforcement des capacités a été également un cadre pour l’ensemble des acteurs et partenaires de lancer un appel aux décideurs régionaux et des pays pour mettre au coeur de leur stratégie de développement agricole, les mécanismes de financement et d’assurance agricole qui n’est pas encore une réalité faute de compréhension claire et de manque de données fiables.

Pour la Banque mondiale qui accompagne cette initiative à travers le FSRP, “ les praticiens de la gestion des risques en insécurité alimentaire ont consolidé leurs compétences techniques pour favoriser une appropriation effective des mécanismes de financement des risques afin de lutter efficacement contre l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest“ selon sa représentante, Mme Ruth Samson.

À la suite de cette formation, l’étude de faisabilité en cours visant à doter la région d’un mécanisme de financement des risques, incluant l’assurance agricole, permettra à la CEDEAO, à travers l’ARAA, de renforcer ses capacités d’intervention. Elle contribuera ainsi à améliorer l'efficacité des actions de la Réserve régionale de sécurité alimentaire sur le terrain, en appui aux efforts des États, afin de mieux prévenir et atténuer les risques d’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest. .