Du 15 au 19 septembre 2025, l’Agence régionale pour l’agriculture et l’alimentation de la CEDEAO organise, au Togo en collaboration avec l’Alliance Bioversity International & CIAT, un atelier de formation et d’échanges régionaux sur l’adaptation aux changements climatiques, et l’opérationnalisation d’un cadre régulier d'échanges et de partage d'expériences entre les acteurs du Projet de promotion de l’AIC en Afrique de l’Ouest.

L’objectif général de cet atelier régional est de renforcer les capacités des acteurs du Projet de promotion de l’AIC en Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Bénin, Ghana, Niger et Togo) à travers des formations et des échanges régionaux sur l’adaptation aux changements climatiques, tout en mettant en place et en opérationnalisant un cadre régulier d’échanges et de partage d’expériences pour favoriser la coopération, la mutualisation des connaissances et la mise en œuvre de réponses coordonnées et durables.

De manière spécifique, il s’agit d’un atelier régional à Aného dont les bénéficiaires sont les cadres et agents des communautés locales, les techniciens nationaux (agriculture, eau, élevage, environnement, forêt), les représentants d'OSC, d'ONG et des organisations paysannes. Trois (03) objectifs spécifiques sont à l’ordre du jour : i) renforcer les connaissances et compétences des participants sur les concepts, approches et bonnes pratiques d’adaptation au changement climatique en agriculture et partager leurs expériences dans le contexte de l’AIC, ii) organiser des visites de sites réalisées dans le cadre du renforcement de capacités sur l’AIC à l’endroit des acteurs du Projet de promotion de l’AIC en Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Bénin, Ghana, Niger, Togo) et iii) mettre en place une Communauté de pratiques sur l’AIC comprenant les acteurs du projet de promotion de l’Agriculture Intelligente face au Climat (AIC) en Afrique de l’Ouest coordonné par l’Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation (ARAA/CEDEAO) et l’Alliance Bioversity International and CIAT.

L’atelier sera marqué, par ailleurs, par l’organisation d’une tournée d'échanges et de visites de terrain sur l'adaptation au changement climatique en agriculture le 17 septembre 2025 sur duparc technologique de l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA), situé à Davié afin d’apprécier l’éventail des technologies AIC utilisées par les communautés et ainsi, lier la théorie avec la pratique réelle sur le terrain, dans un souci de construire une résilience climatique.

Dans cette perspective, un programme de formation a été élaboré par l’Alliance Bioversity International & CIAT au bénéfice de près de la quarantaine de participants vivant dans la zone d’intervention du projet. L’atelier consistera en plusieurs sessions couvrant les activités autour des trois objectifs spécifiques. Les sessions seront interactives pour inciter une participation effective et inclusive. De même, des travaux de groupe seront organisés pour mener des réflexions sur les expériences de partage de connaissances.

Pour le coordonnateur du Projet AIC, M. Jacques André NDIONE, « il est important de bâtir une résilience aux changements climatiques d’abord fondée sur des connaissances pratiques de l’AIC, qui seront utilisées ensuite dans le vécu quotidien des communautés et qui vont s’en approprier, au regard non seulement des enjeux de co-bénéfices tant en matière d’adaptation que d’atténuation. Il faut donc saluer les efforts de la CEDEAO pour l’amélioration du capital humain tant des ministères que des communautés pour mieux faire face aux multiples défis des changements climatiques, qui remettent en cause les trajectoires de développement ». Dans le même prolongement, Dr Robert Zougmoré, chercheur principal en AIC à l’Alliance Bioversity International & CIAT rappelle que « l’Agriculture intelligente face au climat offre aujourd’hui d’immenses possibilités pour faire face aux changements climatiques. Elle exige toutefois une bonne maitrise des outils et méthodes nécessaires pour l’action climatique sur le terrain, par un bilan critique et une priorisation des pratiques prometteuses selon chaque contexte ainsi que des facteurs institutionnels et financiers qui favorisent l’adoption de l’AIC ».

Cet état de fait implique la promotion, la relance et la reproduction, à plus grande échelle, des savoirs traditionnels et locaux déjà existants et potentiellement AIC d’une part et la facilitation de la diffusion des technologies nouvelles d’autre part, par un réseautage opérationnel entre les acteurs à tous les niveaux d’échelle.

Pour rappel, l’Afrique de l’Ouest fait partie des régions du monde les plus vulnérables aux effets de la variabilité et des changements climatiques. Les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes tels que les sécheresses, les inondations dévastatrices, les pluies torrentielles, les vagues de chaleur, sont devenus récurrents et mettent en péril la productivité agricole, les écosystèmes ainsi que la vie de milliers de ménages.

Face à ce défi, la CEDEAO s’est appuyée sur sa Politique agricole (Ecowap) adoptée en 2005 et complétée par son programme stratégique sur la réduction de la vulnérabilité et l’adaptation aux changements climatiques, pour lancer, en juin 2015, l’Alliance ouest africaine pour l’Agriculture intelligente face au climat (AIC). Cette Alliance contribue aux efforts de celle africaine visant l’adoption des pratiques d’AIC par 25 millions de ménages d’ici 2025.