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Sécurité alimentaire

Amélioration de l’accès au financement climatique pour les priorités agricoles : la CEDEAO renforce les capacités des acteurs à Dakar

Malgré les nombreux efforts consentis pour soutenir la mise en oeuvre des mesures nationales sur le climat, les pays de la CEDEAO éprouvent toujours, à divers niveaux, des difficultés à accéder aux financements climatiques. Pour ce faire, la CEDEAO réunit les parties prenantes à Dakar (Sénégal) du 29 au 31 juillet 2025 pour un renforcement de capacités.

Cet atelier vise notamment à renforcer les capacités techniques des experts gouvernementaux, des parties prenantes et des organisations régionales pour l'accès au financement climatique, l'utilisation des informations et services climatiques et l'intégration des enjeux climatiques dans les priorités agricoles nationales et régionales.

Parlant au nom du ministre de l’environnement et de la transition écologique, le conseiller technique, Colonel Thialaw Sarr recommande que « Etats de la région travaillent en synergie afin d’identifier les voies et moyens qui permettent de relever les défis que pose aujourd’hui le phénomène des changements climatiques ».

« L’insuffisance de la finance domestique pour faire face aux défis posés par les changements climatiques doit conduire à la mobilisation et au renforcement de la capacité d’absorption des fonds internationaux disponibles dédiés à l’action climatique », appelle à l’action, le Directeur exécutif p.i. de l’Agence régionale pour l’agriculture et l’alimentation de la CEDEAO, Monsieur Mohamed Zongo. La Banque africaine de Développement (BAD) prévient, par ailleurs, que l'impact des changements climatiques sur le continent pourrait atteindre 50 milliards de dollars par an d'ici à 2040, avec une baisse supplémentaire de 30 % du PIB d'ici à 2050. Les pertes économiques causées par les impacts climatiques proviendront principalement de l'agriculture et des infrastructures.

En effet, selon la cartographie des flux de financement climat vers les États membres de la CEDEAO, validée en septembre 2022 et couvrant la période de mars 2019 à juin 2022, 3 325 millions de dollars ont été reçus par les États membres sur les 239 852,18 millions1 de dollars exprimés dans leurs contributions déterminées au niveau national (CND) révisés pour les actions conditionnelles et inconditionnelles à l’horizon 2030. Si cette tendance se poursuit d'ici à 2030, seuls 13 % des besoins financiers annuels pour la mise en oeuvre des CDN conditionnelles déclarées seront couverts.

Pour rappel, l’Afrique de l‘Ouest est confrontée à des risques climatiques de plus en plus fréquents, intenses et sévères, dont l'impact croissant compromet les efforts de développement socio-économique. Les changements climatiques s’illustrent par la fréquence élevée des évènements extrêmes tels que les inondations ou les sécheresses, avec divers impacts négatifs : baisse des rendements agricoles, accès limité à l’eau potable, érosion des sols, famines, épidémies, migrations à grande échelle et conflits sociaux.

En réponse à ces défis, et en complément de la Politique agricole régionale (ECOWAP), la CEDEAO a adopté en juin 2022 la Stratégie régionale pour le climat et son plan d'actions 2022-2030 pour aider les États membres à relever le défi de la lutte contre les changements climatiques, notamment à travers un appui au respect de leurs engagements dans le cadre de l'Accord de Paris. En outre, la stratégie de mobilisation et d'accès au financement climatique de la CEDEAO a été adoptée afin d'améliorer l'accès et la mobilisation du financement climatique et la mise en oeuvre des actions prioritaires d'atténuation et d'adaptation.

L’ambition de la CEDEAO à travers cet atelier est de faciliter l’éclosion de projets répondant aux exigences du Fonds vert pour le Climat pour la mobilisation des ressources financières adéquates pour renforcer la résilience des secteurs de développement économique en général et de celui de l’agriculture en particulier.