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Sécurité alimentaire

Promotion de l’employabilité des jeunes dans le secteur agrosylvopastoral et halieutique en Afrique de l‘Ouest : la CEDEAO en fait une priorité

Afin de contribuer à la réduction du chômage, de l’exode rural et de l’émigration incontrôlés des jeunes ouest-africains, la CEDEAO travaille entre autres, dans le cadre de l’opérationnalisation de sa Politique agricole régionale, à leur insertion durable dans le secteur agrosylvopastoral et halieutique et dans les chaînes de valeur agroalimentaires, celle de la filière lait local notamment. Dans cette perspective, les parties prenantes font la revue à mi-parcours de la phase 3 du Programme d’appui aux organisations professionnelles et paysannes agricoles qui accompagne ledit processus.

Du 5 au 7 août 2025, les parties prenantes réunies à Abidjan (Côte d’ivoire) feront le point d’avancement de la mise en oeuvre dudit programme après un peu plus de deux ans de mise en oeuvre des activités opérationnelles. Les principaux axes d’intervention de ce programme sont i) la promotion de modèles technico-économiques de renforcement de l'employabilité des jeunes dans les chaines de valeur agrosylvopastorales et halieutiques et la promotion du lait local, (ii) la création d’un environnement favorable au développement des chaines de valeur du lait local et (iii) le renforcement des capacités opérationnelles et de pilotage stratégique de la Politique agricole régionale, l’ECOWAP.

Pour rappel, l’un des grands atouts de l’Afrique, c’est sa jeunesse. Elle représente plus d’un tiers de la population (34,2 %). L’Afrique est la seule région au monde où la population active croît rapidement. Ce potentiel n’est malheureusement pas pleinement exploité. En effet, d’après une étude de la CEA et de la BAD publiée en 2019, sur les 420 millions de jeunes de 15 à 35 ans, la plupart est au chômage ou occupe des emplois précaires ou occasionnels.

Dans son mot d’ouverture officielle de l’atelier, le Colonel SERIKPA Dadi Guillaume, inspecteur général du ministère des ressources animales et halieutique de Côte d’Ivoire, s’est appesanti sur « le taux de chômage des jeunes en Afrique qui est, en moyenne, le double de celui des adultes. 10 à 12 millions de jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail contre seulement 3 millions d’emplois formels créés annuellement. Le défi est assez préoccupant dans la mesure où le manque d’emplois salariés draine les jeunes vers les secteurs informels, la création d’emplois instables, le recours à l’émigration clandestine avec des conséquences comme l’appartenance à des mouvements et groupes terroristes ».

« La présente revue doit être perçue comme un arrêt nécessaire pour (i) faire une analyse qualitative et quantitative des points forts et des points faibles du Programme, (ii) évaluer ensemble les progrès, (iii) identifier les défis majeurs rencontrés et (iv) s’accorder sur les meilleures stratégies d’amélioration afin de garantir l’atteinte des résultats escomptés », rappelle la Commissaire en charge des Affaires économiques et de l’Agriculture de la Commission de la CEDEAO, Mme Massandjé TOURE-LITSE en s’adressant à son tour aux participants.

Pour rappel, c’est à la suite d’un appel à propositions de projets que 24 initiatives ont été retenues et sont en cours de mise en oeuvre dans 11 États de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel, à savoir : la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Sénégal, le Nigéria, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Togo, la Guinée, la Gambie et le Tchad. Ces projets portent sur des initiatives pilotes d'insertion des jeunes dans l’emploi à travers la mise en place de mini-fermes laitières de type familial, de fermes laitières intensives, de modèles de centre de collecte multi services, de mini-laiteries de transformation, de plateformes d’innovation, etc.

L’ambition de la CEDEAO, à travers ce Programme, est de soutenir le développement des modèles technico-économiques portés par les organisations professionnelles en vue de l’insertion de jeunes dans les chaines de valeur lait local et de favoriser la création de 17 500 emplois décents et rémunérateurs au profit des jeunes (hommes et femmes) dans les pays où sont mises en oeuvre les initiatives pilotes.